Comment devient-on une star du cinéma quand on est une petite fille qui louche et qui croit ne pas être aimée ? Il faut être élevée par une mère ukrainienne qui a connu la révolution bolchevique à Kharkov, l’exil à Shanghai et l’occupation allemande à Paris et à Nice.
Récits croisés de deux trajectoires féminines, dessinés par deux femmes – Claire Bouilhac avec Catel Muller – et racontés par l’une des protagonistes –la comédienne Mylène Demongeot -, Adieu Kharkov est l’histoire vraie d’une mère et d’une fille qui cherchent à conquérir leur liberté de femme
Paris 1985. Atteinte d’un cancer, la mère de Mylène Demongeot vit ses derniers moments. Pressée par la tendre sollicitude de sa fille, elle entame le récit de son enfance à Kharkov, en Ukraine, puis de son adolescence et de sa jeunesse, de la Russie à la France, en passant par la Chine. Dotée d’une volonté de fer, elle refuse dès son plus jeune âge le sort réservé aux femmes, vouées au mariage et à l’enfantement. Bravant les convenances, elle va gravir un à un les échelons de sa liberté et de sa réussite, tandis que s’emballe l’histoire du XXe siècle.
Un récit personnel qui est aussi celui d’une lutte, sur lequel Mylène Demongeot pose un regard aimant et distancié, offrant en contrepoint le récit, par touches subtiles, de sa propre vie de femme.
Comédienne de renom, qui a tourné dans 70 films entre 1953 et 2013 aux côtés d’acteurs comme Alain Delon, Louis de Funès, Michel Piccoli, Jean Marais, Dirk Bogarde ou encore Gérard Depardieu, Mylène Demongeot nous livre le récit de la vie de deux générations de femmes au XXe siècle. Divisé en trois chapitres, « Enfance », « Amours » et « Accomplissement », « Adieu Kharkov » se pare de plusieurs ambiances graphiques : tandis que Catel dessine la vie de Mylène Demongeot, Claire Bouilhac illustre celle de sa mère.